Actu-ecolo Partenariat chine-afrique : oui mais pas au prix de la biodiversité fragile 08 sept. 2016
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La Chine est invitée à davantage investir sur le continent africain dans le cadre du 2ème « Forum Investir en Afrique » qui se tient actuellement en Chine à Guangzhou. Ce qui est bien au regard des perspectives économiques du continent, ses potentialités naturelles et son désir de diversifier ses sources d’investissements donc ses partenaires économiques. Cependant, il est tout aussi important que cette invitation ne se fasse pas aux dépends de notre biodiversité déjà malmenée par les appétits insatiables du marché chinois.

En effet, si le braconnage continue de sévir dangereusement dans nos pays, c’est bien parce que l’ivoire des éléphants, les têtes, peaux de gorilles, chimpanzés, léopards, lions et tant d’autres animaux sauvages sont des produits malheureusement très prisés par le marché asiatique prêt à les acheter chez les braconniers parfois à prix d’or.

La flore africaine n’est pas épargnée par cet appétit ce qui peut expliquer la déforestation accrue des forêts observée sur le continent. Même les réserves naturelles et parcs nationaux censés être le dernier refuge pour la survie des animaux sauvages ne le sont plus réellement. Bien au contraire, ils semblent plutôt être un vaste piège pour ces derniers et un terrain de chasse privilégié pour les braconniers qui viennent impunément s’y servir.

Si les matières premières ont un prix, notre biodiversité n’en a pas. Si nous contribuons indirectement ou étroitement à la destruction de notre faune sauvage, nos enfants, petits enfants, arrières petits enfants ne pourront admirer les lions, éléphants, chimpanzés et tous ces autres animaux sauvages que dans les livres ou pour les plus nantis dans des zoo ou parcs qui ne se trouveront même plus sur le continent africain.

Je suis favorable au développement économique de l’Afrique, à la diversité des investissements et tous les avantages en termes de création d’emplois entre autres que le partenariat Chine Afrique peut nous rapporter. Toutefois, je ne voudrais pas que ce dernier accentue la destruction de notre biodiversité fragile. C’est pour cela que j’invite en toute humilité et modestie nos dirigeants à mettre un accent particulier sur le respect de notre patrimoine naturel lors des négociations et signatures d’accords avec nos partenaires chinois. La survie de notre faune et flore sauvage en dépend.

 

Aurelle Christelle Gnidehoue

Consultante Communication digitale, événementiel et RSE