Instituée le 1er Juin 1985, le Bénin a célébrée ce mercredi, sa 32 ème journée nationale de l’arbre sous le thème : « Plantons des arbres aujourd’hui pour mieux vivre demain ». A cette occasion, des millions de béninois ont été invités à planter des arbres et surtout à les entretenir durablement. Les autorités politiques, gouvernementales et administratives une fois de plus se sont données à cœur joie à cet exercice environnemental. Comme à l’accoutumée, des milliers de plants sont mis en terre sur toute l’étendue du territoire. Cependant, quel sera réellement l’avenir de ces plants dans quelques semaines, mois, années ? Combien d’arbres ont été plantés au cours de ces trois dernières décennies ? Quel est l’état du couvert végétal national depuis lors ?
Une régression des forêts malgré la célébration fidèle de la journée nationale de l’arbre
La forêt classée de Pahou située dans la commune de Ouidah a été le lieu choisi cette année par le ministère du cadre de vie et du développement durable pour cette 32ème édition de la journée dédiée à l’arbre. Ce lieu est symbolique puisqu’il abrite comme beaucoup d’autres forêts classées du pays, un écosystème remarquable. Toutefois, malgré la mise en place de cette noble politique de lutte contre la déforestation et de l’avancée du désert, le pays fait face à un problème de réduction de son patrimoine végétal en raison de l’abattage des arbres pour les besoins des ménages (utilisation du bois pour la cuisine), de l’extension agricole, la fabrication de meubles, la construction de bâtiments , l’exportation du bois au-delà de des frontières sans oublier le fait que la présence d’arbres à la lisière des voies publiques constitue pour certains citoyens un frein à la bonne visibilité de leurs commerces d’où leur motivation à les abattre. Même les forêts dites classées ne sont pas pour autant épargnées par la furie destructrice des scies mécaniques, des coupe-coupe ou des haches. Cette situation doit davantage interpeller les décideurs politiques pour qu’ils mettent en œuvre une politique d’éducation puis de restriction en vue de la gestion durable des arbres.
Pourquoi gérer durablement le patrimoine végétal du pays ?
Les bienfaits de l’arbre pour l’Homme et l’environnement sont nombreux. En effet, non seulement ils fournissent de la nourriture, purifient l’air, donnent de l’ombre, ils favorisent aussi la santé et le bien être des populations. De même, ils jouent un rôle crucial dans la lutte contre le réchauffement climatique car ils stockent le carbone contenu dans l’atmosphère. Il est donc important de planter des arbres et de bien en prendre soins. Aux côtés de la société civile, les autorités politiques et gouvernementales ont un rôle décisif à jouer. Pour cela, ils peuvent :
- Créer des jardins pédagogiques dans les écoles afin de sensibiliser les écoliers dès leur bas âge au respect de l’environnement,
- Mettre en œuvre une véritable politique de verdissement des villes pour permettre à ces dernières de mieux respirer et d’être moins polluées,
- Aménager des coulées vertes, jardins publics urbains afin de favoriser le développement d’une biodiversité locale ainsi que la mixité sociale et intergénérationnelle,
- Faire appliquer sans complaisance les sanctions prévues en cas d’abattage illégal des arbres,
Cette liste n’est pas exhaustive. Cependant, elle peut servir de base à la mise en œuvre d’une politique durable de lutte contre la déforestation au Bénin. Le changement climatique n’épargne aucune nation et ses conséquences se font ressentir aussi dans le pays. Planter un arbre et l’entretenir, c’est apporter sa contribution à la lutte contre la perte de la biodiversité et le réchauffement climatique au niveau national.
Aurelle Christelle Gnidehoue
Consultante Communication digitale, événementiel et RSE