L’année 2017 a commencé avec un goût amer pour certains Cotonois qui ont pris le risque depuis des décennies de s’installer sur les domaines et espaces publics. En effet, depuis le mercredi 4 Janvier 2017, la préfecture de Cotonou en partenariat avec le génie militaire a mis à exécution l’opération de libération des trottoirs et de déguerpissement des espaces et domaines publics anarchiquement occupés par certains citoyens.
Si cette opération est diversement appréciée par l’opinion publique au regard de son caractère inédit et surtout intransigeant, elle s’avère indispensable pour assainir Cotonou, la ville vitrine du pays et l’aligner sur les standards internationaux de capitales économiques belles et attrayantes. Il faut oser, être courageux pour prendre une telle décision et l’exécuter. Ce qui est le cas actuellement. Ne dit-on pas souvent qu’on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs ?
Par ailleurs, au-delà de la libération de ces espaces publics, il est impératif de mettre en œuvre une politique d’aménagement urbain durable, valoriser tous ces espaces libérés pour éviter toute récidive et reconquête sauvage par les citoyens. Ceci étant, pour une ville durable, attrayante et mieux assainie, voici quelques propositions :
- Doter Cotonou d’un Agenda 21 local si tel n’est pas encore le cas. Cet Agenda 21 qui représente un programme d’actions vise à favoriser le développement durable de la ville. Le respect de cet Agenda permettra de construire durablement la ville en mettant l’accent sur un développement urbain qui favorise la protection de l’environnement, la croissance économique et le progrès social ;
- Faire entrer plus de nature dans la ville, la verdir en faisant aménager beaucoup plus d’espaces verts et de jardins publics (planter des arbres d’alignement sur certains espaces libérés, aménager des jardins publics pour la détente des citoyens, permettre à la biodiversité de s’y exprimer et aussi pour favoriser le développement du sport en pleine nature) ;
- Développer une politique de mobilité durable (transports en commun, covoiturage, vélos, définir des pistes cyclables, piétonniser certains axes pour permettre à la ville de mieux respirer et favoriser la marche) ;
- Doter la ville de poubelles publiques ; inciter tous les ménages à s’abonner auprès des structures de pré-collecte des déchets solides et ménagers. Ceci permettra d’activer l’économie circulaire sur le territoire grâce au recyclage des déchets solides et ménagers. Ce modèle économique (économie circulaire) favorisera la gestion durable des déchets solides ménagers ainsi que la création d’emplois verts durables ;
- Définir les zones habitables, mettre un accent particulier sur l’esthétique urbaine afin d’harmoniser le paysage architectural et contribuer de ce fait à la lutte contre les inondations ; Aménager les berges lagunaires en y plantant par exemple des arbres ;
- Favoriser le développement d’une agriculture urbaine durable et des filières de circuits courts grâce au compostage des déchets biodégradables ;
- Aménager le mobilier urbain (installation de bancs publics, aires de jeux …) ;
- Identifier des domaines publics dans les quartiers et y construire des marchés pouvant accueillir les citoyens délocalisés ; Le prix de vente ou de location des stands dans ces marchés doit être accessible aux citoyens afin de leur permettre de continuer à exercer leurs diverses activités ;
- Sensibiliser les populations sur l’importance de faire leurs achats dans les marchés, les commerces de proximité ou les centres commerciaux qui respectent les emplacements publics ;
Cette liste de propositions n’est pas exhaustive. Par ailleurs, à l’heure actuelle où la croissance démographique en milieu urbain, le changement climatique ainsi que la perte de la biodiversité sont autant de défis pour notre société, il est indispensable de définir et de mettre en œuvre une politique de développement durable pour le bien être commun et surtout pour rendre nos villes durables et attrayantes.
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Aurelle Christelle Gnidehoue
Consultante Communication digitale, événementiel et RSE