Actu-ecolo Pourquoi est-il urgent de sauver les animaux sauvages d’afrique du braconnage ? 15 mars 2017
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Depuis quelques décennies, la population de la faune sauvage d’Afrique est en forte régression en raison notamment du braconnage. En effet, de 2006 à 2015 par exemple, l’effectif des éléphants du Tchad est passé de 4000 à 1500 individus à cause du braconnage. Les Pangolins, les chimpanzés, les léopards, les panthères, les rhinocéros ou encore les lions ne sont guère épargnés par ce fléau: 1 175 rhinocéros ont été frauduleusement abattus en 2015 et le nombre de lions tués en Afrique et transférés en Europe s’élèverait à 1 166 individus selon LionAid, une Association caritative anglaise spécialisée dans la levée de fonds pour financer les activités et programmes liés à la protection des lions en Afrique.

Qu’ils habitent dans les savanes, les forêts, les zoos et même dans les parcs nationaux et réserves naturelles censés être pour eux des refuges, aucun endroit sur cette terre semble ne plus être sécurisé pour ces êtres vivants dont le seul crime est de posséder des défenses en ivoire, des cornes, des dents, des crinières ou des peaux prisés par leurs prédateurs avides d’argent ou de sensation forte. L’assassinat de Cécil, le célèbre lion à la crinière noire de la réserve naturelle de Hwange au Zimbabwe en 2015 par  le dentiste américain Walter Palmer ou le meurtre en Mars 2017 dans le parc national Tsavo au Kenya d’un des derniers éléphants« aux défenses géantes » en sont  malheureusement une preuve tangible.

Le braconnage, un acte irresponsable aux conséquences désastreuses 

Le braconnage est une gangrène qui vide dangereusement l’Afrique de sa faune sauvage. Pourtant, malgré la gravité de leurs actes, les braconniers et leurs clients ne se préoccupent guère des conséquences de la disparition progressive de ces animaux sauvages sur l’équilibre de la biodiversité ainsi que sur le développement socio-économique des territoires.

Si une telle situation perdure, les générations futures ne pourront admirer la beauté de la crinière des lions, les défenses des éléphants, les écailles des Pangolins, les peaux des léopards et antilopes ou encore les carapaces des tortures marines que dans des livres d’histoire.

 

Les activités écotouristiques organisées autour de la présence de ces animaux sauvages disparaîtront avec leur extinction ce qui constituera un manque à gagner considérable aussi bien pour les communautés locales que pour l’économie des pays concernés. Il urge donc que des politiques de protection soient davantage mise en œuvre et renforcées afin de préserver la vie de ces grands mammifères.

Renforcer les actions de préservation de la vie sauvage en Afrique, une urgence face à la saignée

Accentuer la lutte contre le braconnage devient une nécessité et surtout une urgence face à l’ampleur que prend ce mal sur le continent noir. L’une des mesures importantes qui peut être prise dans le cadre de cette lutte est sans doute l’arrêt de la demande en provenance des pays asiatiques notamment de la Chine. En effet, la poudre issue de la corne des rhinocéros ou encore l’ivoire des défenses des éléphants sont des produits fortement consommés dans ce pays. Il est donc impératif que les autorités de ce pays prennent concrètement et durablement de fortes mesures restrictives afin d’interdire le trafic et la commercialisation des animaux sauvages d’Afrique. Leur survie en est étroitement liée.

Par ailleurs, la lutte contre le braconnage passe également par l’éducation et la sensibilisation des plus jeunes à ce phénomène.  En effet, si « chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne » et que le jeune d’aujourd’hui sera l’adulte et le responsable de demain, il s’avère indispensable d’impliquer concrètement cette couche de la population dans la cause animale à travers des ateliers et activités de sensibilisation et d’éducation qui peuvent être insérés dans les manuels, programmes scolaires et universitaires.

Ils seront ainsi capables de comprendre rapidement les enjeux liés à la préservation de la vie des animaux sauvages et mettront en œuvre des actions pour pérenniser cette cause écocitoyenne. C’est donc à juste que l’ONU dans le cadre de la Journée Mondiale de la vie sauvage qui a eu lieu le 03 Mars dernier a placé les jeunes au cœur de cette lutte à travers le thème : « Écoutons la voix des jeunes «.

Les pays touchés par le braconnage doivent durcir leurs législations en matière de criminalité faunique de tel sorte que tout individu et ses complices qui se rendraient coupables de braconnage soit puni à la hauteur du préjudice commis. Cette sanction peut aller à des années d’emprisonnement ferme de même que le paiement d’une forte amende. Ces sanctions permettront ainsi de dissuader cette mauvaise pratique.

Les compagnies aériennes et maritimes doivent également contribuer à la lutte contre le braconnage en interdisant à leurs passagers de transporter à bords de leurs appareils leurs trophées de chasse.

Nul ne serait donc de trop dans cette lutte dont la finalité est de sauver les animaux sauvages d’Afrique de l’extinction. Ne détruisons pas de nos mains ce beau patrimoine naturel et touristique que nous n’avons nullement créé.

 

Aurelle Christelle Gnidehoue

Consultante Communication digitale, événementiel et RSE

Source :  RFI, LionAid,Sciences et Avenir