Exit l’agriculture, priorité au béton à perte de vue : tel semble avoir longtemps été la politique d’urbanisation et d’aménagement urbain dans la plupart de nos pays.
En effet, selon le FAO , » l’agriculture urbaine et péri-urbaine qui consiste à cultiver des plantes et élever des animaux à l’intérieur et aux alentours des villes, n’est pas reconnue par les politiques agricoles et de planification urbaine de nombreux pays.
Malheureusement, cette stratégie d’urbanisation n’est pas sans conséquences sur la biodiversité urbaine et surtout sur l’alimentation des citadins qui sont parfois obligés d’importer de très loin leurs aliments.
Photo illustrative :
Pourtant, une ville qui produit en partie ses propres aliments favorise la création d’emplois, la sécurité alimentaire, le recyclage des déchets en compost, l’accès des ménages les plus vulnérables à une source durable de revenus…
Quelques avantages de l’agriculture urbaine
L’agriculture urbaine offre de nombreux atouts pour les villes et leurs périphéries. Elle permet par exemple de développer les circuits courts, de fournir aux citadins des fruits et légumes frais. En produisant localement les aliments, les agriculteurs urbains peuvent directement vendre leurs produits aux citadins sur les marchés de proximité ou sur place dans leurs jardins ou potagers. Cela permettra de réduire les coûts de transport, d’entreposage, d’approvisionnement, de limiter les intermédiaires, de vendre les produits aux ménages à des prix justes et accessibles dans le cadre d’une relation décomplexée entre vendeurs – acheteurs et où tous les acteurs gagnent.
Photo illustrative :
Promouvoir une agriculture urbaine durable, c’est permettre aux citadins de consommer des variétés de fruits, légumes, épices, plantes aromates et médicinales de qualité dans le respect des saisons. Cependant, pour obtenir de tels produits, il est indispensable de les cultiver sur des sols sains, d’utiliser des engrais biologiques ou du compost, de laisser ces produits mûrir au soleil, à l’air libre avant de les cueillir.
#1 Toits en dalle, balcons, cours, des lieux pour faire pousser vos légumes, fruits et aromates en pleine ville
De nos jours, nombreux sont les citadins qui ne savent pas faire pousser de la tomate, du piment, de l’oignon, du gingembre, de la carotte, du poivre, du gombo, des haricots qui pourtant entrent quasi quotidiennement dans leur alimentation. Aménager un mètre carré de jardin ou de potager sur son toit en dalle, son balcon, dans sa cour ou arrière-cour peut par exemple permettre d’obtenir 20 kg de nourriture par an. De plus, cela favorisera la transmission aux jeunes générations de ce savoir-faire ainsi que l’amour pour la terre nourricière.
Photo illustrative :
Développer l’agriculture urbaine, c’est aussi garantir une autosuffisance et une sécurité alimentaire aux urbains surtout en cas de crise ou de pénurie alimentaire.
#2 Agriculture urbaine, un levier pour créer et entretenir un lien social au sein d’une communauté urbaine
La ville est un lieu d’individualisme par excellence en raison du mode de vie sédentaire de beaucoup de citadins (maison-boulot-dodo). Promouvoir l’agriculture urbaine contribuera au développement d’un lien social au sein d’une communauté qui dispose d’un jardin partagé où les membres peuvent ensemble cultiver des produits, se transmettre leur savoir faire, partager des bonnes pratiques, se soutenir mutuellement en cas de difficultés. C’est le cas par exemple du jardin partagé de la favela Vidigal au Brésil ou quelques habitants ont réussi à transformer un terrain insalubre en un jardin partagé verdoyant et productif, ce qui leur a valu à juste titre un prix prestigieux.
Photo illustrative :
#3 Agriculture urbaine, une réponse au chômage des couches défavorisées
Dans le contexte de crise durable de l’emploi, l’agriculture urbaine peut être une réponse au chômage des jeunes et des femmes issus de milieux défavorisés car elle permet la création d’emplois (jardiniers, vendeurs de fruits et légumes, fabricants de compost,…).
#4 Inscrire l’agriculture urbaine dans les stratégies de planification urbaine
Nul doute que l’agriculture urbaine offre de nombreux avantages aux citadins tant sur le plan économique, alimentaire, social et sanitaire. Elle participe au développement d’une biodiversité locale ainsi qu’à la beauté du cadre de vie. D’ici 2030, plus de la moitié des africains habitera dans les villes. Il urge donc que les gouvernants intègrent l’agriculture urbaine dans leurs stratégies de planification et d’aménagement urbain afin de permettre aux villes de nourrir en partie leurs habitants. Il y va de la sécurité et de l’avenir des villes et de leurs habitants.
Aurelle Christelle Gnidehoue
Consultante Communication digitale, événementiel et RSE