Smartphones, ordinateurs portables, imprimantes, télévisions, radios, télécommandes, machines à laver, il est fréquent de nos jours d’acheter ces appareils à l’état neuf et de les voir se gâter juste après quelques semaines ou mois d’utilisation.
Ce raccourcissement de la durée de vie ou d’usage de nos appareils est dû à un phénomène appelé obsolescence programmée. Concrètement, de quoi s’agit il ?
L’obsolescence programmée, un marché de dupe ?
L’obsolescence programmée est « l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour augmenter le taux de remplacement ». En d’autres termes, cela veut dire qu’une société qui fabrique un ordinateur ou un téléphone portable choisit volontairement de réduire sa durée de vie afin que le consommateur final ne puisse pas l’utiliser pendant longtemps et soit obligé d’en acheter un nouveau étant donné que les coûts de réparation lui reviendraient plus cher que l’achat d’un appareil neuf.
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Cette pratique serait donc sciemment mise en place par certains grands groupes de l’informatique et industriels pour inciter les consommateurs à la surconsommation, ce qui favorise la croissance de leurs chiffres d’affaires.
Quelques conséquences de l’obsolescence programmée
La mauvaise foi de certains fabricants et industriels n’est pas sans conséquences sur l’économie des ménages, la stabilité des pays où les matières premières sont extraites et bien évidemment sur l’environnement.
Sur le plan économique, l’obsolescence programmée en incitant les citoyens à la surconsommation les amène à augmenter leurs dépenses en achat de nouveaux produits. Elle est également source de conflits, de génocides et de déplacements massifs de populations dans certains pays d’Afrique comme le Congo en raison de l’exploitation de minerais tels que le coltan, l’étain, le colbat, le cuivre indispensable pour la soudure, la fabrication des batteries et autres pièces de nos smartphones et ordinateurs.
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Vendus à prix d’or à leur sortie d’usine, certains appareils sont pourtant fabriqués à des coûts très bas par des enfants dans des pays en développement ce qui est problématique d’un point de vue éthique, moral et sur le bien-être des populations concernées.
Sur le plan environnemental, l’obsolescence programmée entraîne la surconsommation des ressources naturelles de même que celle de l’énergie entrant dans le cadre de l’extraction et la production des appareils.
Véritable source de pollution, l’obsolescence programmée occasionne le rejet de déchets non recyclés dans la nature. En France par exemple, on estime à 100 millions le nombre de mobiles inutilisés qui dort dans les tiroirs alors que ces derniers pourraient être recyclés et contribuer ainsi à la préservation des ressources naturelles.
Agir contre l’obsolescence programmée, une responsabilité partagée
Si les gouvernants doivent voter et faire appliquer des lois ou directives pour lutter contre l’obsolescence programmée, les consommateurs peuvent également agir contre ce phénomène en se renseignant sur la durabilité et la réparabilité des appareils avant de les acheter. Lors de leur achat, ils peuvent privilégier les marques engagées dans une économie circulaire qui mise sur la qualité et la longue durée de vie des appareils de même que leur réparation.
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En ne cédant pas à la mode, aux promotions, aux sirènes des nouveautés et en renonçant à l’achat de produits à bas coût et de moindre qualité, les consommateurs ont aussi le pouvoir d’œuvrer contre l’obsolescence programmée parce qu’ils contraindraient ainsi les fabricants et distributeurs à mettre sur le marché des produits équitables et durables.
La lutte contre l’obsolescence programmée est la responsabilité de tous, fabricants, vendeurs, gouvernants comme consommateurs. Combattre ce phénomène, c’est s’engager pour la préservation de la biodiversité, la lutte contre l’exploitation des enfants et des travailleurs vulnérables. C’est aussi lutter contre la surconsommation et revendiquer son droit à l’achat de produits de qualité à des prix justes.
A votre avis, que peut on faire davantage pour lutter contre l’obsolescence programmée ?
Aurelle Christelle Gnidehoue
Consultante Communication digitale, événementiel et RSE/
Sources : Numerama, Courrier enquêtes, Institut de l’économie circulaire, ADEME, Les Echos.fr